Dans la nuit de jeudi à vendredi, j’ai rêvé de ma copine ortho, C. Je l’apprécie beaucoup. Même si on n’est pas d’accord sur la psychanalyse, sur son intérêt. En fait, elle a fait de mauvaises rencontres psys, elle ne sait pas ce que c’est la psychanalyse, en vérité.
Cette nuit-là, j’ai rêvé d’elle. Parce qu’avant d’aller me coucher, on a échangé des SMS. Elle me disait qu’elle regardait « En thérapie » et qu’elle découvrait des choses. Qu’elle découvrait l’importance de parler, de dire, d’écouter, elle découvrait la psychanalyse …. Je lui ai répondu : il faut absolument qu’on s’appelle et qu’on en parle.
En attendant, j’ai rêvé d’elle, cette nuit-là. Elle était assise devant moi, les cheveux auburn, explosés, un peu qui vont dans tous les sens, en pétard. Euuuuh, C. a les cheveux grisonnants, souvent attachés en queue de cheval.
Elle était assise devant moi, les paupières fortement fardées. Je dirais que son fard à paupières étaient parme. Euuuuuh, C. ne se maquille jamais. Il n’y a pas plus naturelle que C.
Pourtant c’était bien elle, je suis sûre.
Cependant qui se cachait derrière, qui représentait-elle ? Je laisse aller mon esprit. Et je me souviens que quand j’avais à peu près l’âge de C., j’avais les cheveux auburn. Et sa coupe pétard ? Je l’ai au réveil. C’est moi qui ai cette coupe pétard, le matin !!!
Et ses paupières fardées ? Là, ce n’est pas moi, je ne me mets pas de fard. Alors ? A ce moment, je revois Coco, la dessinatrice de Presse notamment chez Charlie Hebdo, que j’ai vue jeudi midi, en replay, interviewée sur Arte, le petit magazine « 28 minutes ». Elle sort un livre « Dessiner encore » aux Editions Les Arènes (tiens ? C’est une édition qui me tente bien pour nos projets à Jak et moi). Et durant cette interview, elle témoigne, elle nous livre ce que lui ont dit les frères Kouachi quand elle s’est retrouvée face à eux, face à deux kalashnikovs : « c’est Charb ou toi ! Mène-nous au bureau de la rédaction. »
C n’est pas Coco. Je ne suis pas Coco. Je n’ai pas à porter ce qu’elle porte, je n’ai pas vécu cette horreur. Et pourtant. Ses paroles m’ont renvoyée à mon traumatisme (j’en parle dans Mémoires de Guerre, de ce traumatisme). Traumatisme que je pense avoir digéré cependant. N’empêche, il ressurgit là, dans ce rêve. Encore. Il est sans doute inscrit à jamais.
En fait, ce rêve, c’est un bout d’histoire, de mon histoire qui se revit, se réexplique sans cesse.
C’est ça, selon moi, l’intérêt de la psychanalyse. Ce n’est pas découvrir la Vérité à tout prix (d’ailleurs qu’est-ce que la Vérité ?), c’est plutôt mettre des mots sur ce que nous vivons, ce que nous rêvons, des mots à NOUS pour nous soulager de nos maux.