Aujourd’hui, en psychanalyse, on ne culpabilise plus les parents, on ne culpabilise plus la mère. Normalement. Le psychanalyste qui se permet de le faire n’a rien compris à la théorie sur laquelle il s’appuie. Ça ne s’appelle pas du soin, ça !
Le patient qui vient avec ses symptômes, ses névroses, etc arrive avec son histoire faite de son passé, de ses parents, de l’histoire de ses parents, de ses ancêtres….
Effectivement, les psychanalystes des années 70, comme Bruno Bettelheim ont dit des choses terribles notamment dans la Forteresse Vide en balançant que les mères d’autistes étaient des mères réfrigérateurs. Mais quelle horreur.
En fait, ces gens-là, ces psychanalystes se délectaient de théories fumantes oubliant totalement le Sujet en face d’eux.
Sans parler d’autisme, dans le monde, autour de nous, il existe des gens défaillants, des parents défaillants. Ce n’est pas parce qu’on a un enfant autiste qu’on est parent défaillant, il n’y a pas de rapport obligé. Le parent défaillant, on peut le trouver partout, dans toutes les couches sociales, partout. Et pourquoi est-il défaillant ? Qu’a-t-il vécu ? Lui aussi a une histoire qui a, aura des répercussions sur l’éducation, la relation qu’il a, aura avec son, ses enfant(s).
Est-ce au psychanalyste de juger ? La série « En thérapie » souligne ça. Est-ce aux professionnels de santé, à l’orthophoniste par exemple de juger ? Mais personne n’a à juger quiconque, au niveau du soin (évidemment à moins que l’enfant ne soit en danger, là, il faut prendre des mesures pour le préserver).
Le cabinet du psychanalyste est là pour déposer une souffrance… L’autiste, seul, dans un cabinet de psychanalyste ? Je ne vois pas l’intérêt mais il peut peut-être être reçu avec son parent, le psychanalyste devrait être là pour soutenir le parent, pour travailler, établir le lien entre lui et son enfant. Je connais une psychanalyste qui le fait, l’a fait et qui réalise un travail extraordinaire avec l’enfant autiste et ses parents. En aucun cas, le psychanalyste n’est là pour faire culpabiliser qui que ce soit ou alors, il est mauvais. La psychanalyste que je connais est excellente. Evidemment, son travail est en lien avec d’autres partenaires comme l’orthophoniste, son travail est un complément associé à d’autres soins.
Et les neurosciences, alors ? Puisqu’on oppose neurosciences et psychanalyse.
Evidemment que les neurosciences ont toute leur place dans le soin et c’est très bien, elles permettent de recadrer, de border la psychanalyse. Elles permettent de comprendre, de repérer les dysfonctionnements du cerveau, les anomalies. Elles sont indispensables. Elles ont permis des découvertes extraordinaires sur le cerveau, l’imagerie cérébrale a cerné certaines pathologies : on peut voir des zones du cerveau réagir différemment quand on est dyslexique, par exemple.
Les neurosciences ne sont absolument pas antinomiques avec la psychanalyse.
Ça m’énerve ces querelles (j’ai l’impression qu’elles s’estompent). Quand est-ce qu’on va comprendre que tout n’est pas noir, que tout n’est pas blanc ? Quand ?
Oui, la psychanalyse et les neurosciences se complètent.
Ce n’est pas parce qu’il y a une anomalie cérébrale qu’il n’y a pas de dysfonctionnement psychologique au sein d’une famille. Ce n’est pas parce qu’il y a une anomalie cérébrale que le passage en néonat, la mort de quelqu’un de proche, que sais-je n’ont pas aussi une incidence sur le développement du Sujet. Il faut pouvoir faire avec tout ça.
De plus, le dysfonctionnement cérébral peut engendrer des troubles psychologiques. Un handicap, quel qu’il soit peut engendrer des troubles psychologiques. Pourquoi ne pourrait-on pas traiter le handicap et aussi le trouble psychologique ? Ça se fait quand même et heureusement.
Qu’est-ce que ça veut dire de vouloir toujours séparer le corps et l’esprit ? L’être humain n’est-il pas une entité ?
En outre, je pense mais évidemment, je ne peux pas le prouver et surtout, je ne le généraliserai pas, je pense que d’aller parler, de lâcher des choses comme des traumatismes, des angoisses, le stress chez un psy peut limiter certains maux du corps.
J’ai commencé une analyse pour découvrir mon désir et trouver ma place en tant qu’orthophoniste. Alors ? Aujourd’hui, qu’en est-il pour moi ?