De la psychanalyse – partie 2

Je n’ai pas passé 11 ans à me demander si j’allais rester orthophoniste. Non. Ça m’a confortée dans mon choix et j’ai su très vite ce que j’avais à faire en tant qu’orthophoniste.
J’ai arrêté de voir le psy en 2004. Au moment où Jak et moi avons abandonné l’idée d’un 3e enfant. Enfin, nous ? Moi, plutôt ! Lui, il l’avait abandonnée bien avant moi !!!

Mon analyse m’a beaucoup aidée à comprendre mon fonctionnement, à l’accepter, à dépasser des travers, à accepter le fonctionnement des autres. Je ne sais pas comment cela s’est fait, je ne sais pas quel mécanisme, j’ai pu débloquer ; je ne sais pas et je m’en fiche. L’important aujourd’hui Ça m’a ouvert plein de possibilités.

Bon, j’avoue que j’aurais peut-être dû continuer encore un peu parce que la phobie des araignées ne m’a pas quittée pour autant.

En tout cas, ce fut une belle aventure. Et qui continue d’une certaine façon encore aujourd’hui. Je peux m’arrêter parfois sur une réaction, un sentiment qui me dépassent et comprendre plus vite, lâcher plus vite. Ou pas ! Parce que simplement, je n’ai pas envie de lâcher !

J’ai continué des années et des années à aller à des séminaires de psychanalyse. A apprendre, à écouter la parole lacanienne. C’était souvent compliqué, je ressortais de la soirée avec l’assurance enfin d’avoir compris. Puis quand il s’agissait d’en reparler, j’en étais incapable prouvant que je n’avais pas intégré grand-chose.

La psychanalyse, les psychanalystes et surtout Lacan sont fortement décriés aujourd’hui. J’avoue que c’est prise de tête. Je peux comprendre qu’ils soient décriés. Je pense que les psychanalystes notamment lacaniens ont fait en sorte de créer un mur entre eux et les autres, en utilisant des termes incompréhensibles. Et que c’était une jouissance incroyable pour eux. Mais ils se sont sabordés.

Si j’ai bien compris, Lacan a repris à peu près tous les travaux de Freud et a cherché à aller plus loin dans son analyse. Il a utilisé un vocabulaire nouveau venant de la linguistique, des maths. Plus c’était obscur et plus c’était intelligent. Enfin, je pense qu’à la grande époque, on était là-dedans, à se masturber le cerveau. A vouloir tout analyser. Et selon moi, ce fut une énorme erreur.

N’empêche.

En vrac, ça parle, oui, ça parle bien de complexe d’Oedipe, de sexualité infantile (quoi ? Mais quelle horreur !), de phallus (quel vilain mot, berk, berk, berk, n’est-ce pas ?) de castration, de Nom du Père, du stade du Miroir, de nœud borroméen (ne me demandez pas ce que c’est, je n’ai toujours pas compris !). Ce sont des concepts. Qui ont été pris au pied de la lettre peut-être et sans doute par les psys à une époque mais aussi par des personnes qui n’ont rien lu, rien compris à la psychanalyse.

Lacan est allé plus loin que le Ca, le Surmoi, le Moi. Lui, il a apporté le Symbolique, l’Imaginaire et le Réel. Je ne suis pas sûre de pouvoir développer ces 3 concepts mais c’est très intéressant, vraiment.

Alors, oui, au départ, Freud, Lacan et sûrement beaucoup d’autres ont monté leur théorie sur un modèle européen, une époque hyper patriarcale, ultra conservatrice. Oui.
Mais malgré tout, ça reste intéressant. A partir de toutes ces idées, ces théories, on a une base pour réfléchir.

Moi, j’ai une théorie, par exemple, qui va à l’encontre des théories psychanalytiques. Ce modèle patriarcal, il a été conçu par des hommes, c’est vrai. Pas seulement par les psychanalystes, non, aussi par des peuples aux 4 coins du monde, depuis des siècles et des siècles dominés par les hommes. Ce besoin de dominer et d’écraser la femme est là, toujours et encore car la femme a un pouvoir que les hommes n’ont pas, c’est qu’elle donne la vie, c’est un pouvoir immense et c’est insupportable pour l’homme, il lui a donc fallu casser, diminuer la femme pour exister et avoir la place du maître. J’ai dit ma vision à mon psy, il ne l’a pas partagée, ça ne rentrait pas dans la théorie psychanalytique.
En fait, quelle importance qu’il n’ait pas été d’accord avec ma théorie ? Aucune. Je m’en fiche ; moi, c’est ma théorie.

Je mets de côté ma théorie. Et je reviens sur certains concepts de la psychanalyse. Ce sont des termes symboliques et non réels.

Quand on parle de père pour casser la dualité entre la mère et l’enfant, c’est symbolique. Ça veut dire qu’il faut une tierce personne pour que l’enfant puisse exister en tant que petit être et se détacher de sa mère. Ça peut être une autre femme, la grand-mère, le grand-père, la nounou etc. Il me semble que ça peut se comprendre.

Quand on parle de sexualité infantile, on ne parle pas de sexualité telle que les adultes la pratiquent. Là encore, c’est symbolique. Enfin, si j’ai bien compris, un enfant qui suce son pouce c’est parce qu’il y trouve du plaisir, c’est parce que ça lui rappelle un moment sympa au moment où il prend le sein ou boit son biberon. Il me semble que c’est ça la sexualité infantile, ça va, c’est pas méchant ?

Quand on parle du Phallus, on ne parle pas du gros zizi du mec. Enfin, pareil, il me semble. Il me semble qu’on parle du pouvoir de l’homme que la femme n’a pas, surtout au début de la psychanalyse et qu’elle a forcément envie d’avoir. Envie d’avoir une place, d’exister. Et qui pourrait expliquer peut-être les conversions hystériques si impressionnantes du 19e siècle.

Lacan parle de Grand Autre. Si j’ai bien compris, le Grand Autre, c’est celui qui sait ! En réalité, il n’existe pas mais on en a besoin, on a besoin d’imaginer que l’Autre, en face, a le savoir, d’une certaine façon, il faut le sacraliser et c’est ce qui nous permet d’apprendre. Je trouve ça intéressant. Surtout en ce moment ! Il n’y a plus beaucoup de Grand Autre aux yeux des gens sinon au niveau des extrémistes religieux. Aujourd’hui, on a tellement tout désacralisé.

Le Grand Autre n’existe pas. Les psychanalystes le savent. Et l’oublient parfois. Dans les années 70, 80, ils se sont posés en Grand Autre aux yeux de la société. Enfin, c’est ce que je pense.

Il faut savoir que tout psychanalyste doit avoir fait une analyse. Pour pouvoir écouter les autres, il faut connaître un peu, beaucoup même, ses émotions, savoir gérer, avoir dépassé certaines choses de sa vie. Ça n’en fait pas forcément un bon psychanalyste. Normalement, il doit appartenir à une école psychanalytique. Ça n’en fait pas obligatoirement un bon psychanalyste. Mais dans toute profession, c’est pareil. Être diplômé en orthophonie, en médecine, en boulangerie ne fait pas forcément un bon professionnel.

Donc, le psychanalyste a fait une analyse personnelle, a réglé ses problèmes et fait partie d’une école. Par exemple, dans les années 70, il y avait des tas de personnes qui allaient écouter Lacan, la parole de Lacan, dans des amphis bondés. On allait écouter le Maître. C’était une époque, l’époque post-soixante-huit, c’était comme ça. Et Lacan a vieilli et là, les disciples ont commencé à se déchirer pour l’héritage, pour avoir cette place de Maître. C’est très intéressant.
A la mort de Lacan, une multitude d’écoles sont nées, toutes se réclamant du savoir de Lacan, interprétant les paroles de Lacan, chacune à sa façon. Evidemment, j’exagère, je caricature mais c’est vrai. Et c’est drôle ! Enfin, ça m’amuse beaucoup. Parce qu’on est en plein complexe d’Œdipe, il faut absolument tuer le père et prendre sa place, même chez les psychanalystes, même après avoir fait une analyse. Je me demande simplement s’ils en ont conscience ?
Cependant, évidemment que tous ne sont pas comme ça et heureusement. Ce sont toujours ceux qui ont besoin de pouvoir ; ça, on le retrouve partout dans la société.

Et ça n’en fait pas de mauvais psychanalystes pour autant. Ça montre qu’on reste humain et faillible. C’est ce que développe la série « En thérapie ».

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