Confession

J’avais dit à une maman dont j’avais suivi la fille pour une dysorthographie pendant quelques années de reprendre contact avec moi quand sa fille serait en 4e afin qu’on refasse un bilan pour faire le point, envisager une reprise des séances et un tiers temps au brevet pour l’année de la 3e. On allait préparer ça doucement, ça nous évitait la pression.

Sa fille est en 4e, cette année. La maman m’a laissé un message lundi et m’a rappelée aujourd’hui. Super, elle anticipe, elle est dans les temps.

En fait, sa fille est dans une école privée qui anticipe aussi : alors l’école a remis un dossier à la maman la semaine dernière qu’elle doit rendre en mars (dans à peine un mois) dans lequel il doit y avoir un bilan orthophonique pour le tiers temps du brevet qui aura lieu l’année prochaine !

?????

Et la mère est en train de se battre pour aménager les cours, en 4e, sans doute pour mettre en place un PAP (plan d’accompagnement personnalisé). Sans doute. Alors la directrice renâcle, exige par exemple la signature du neuro-pédiatre qui est parti en retraite afin de confirmer ce qu’il a écrit, il y a quelques années ! Si quelqu’un a des nouvelles du neuro-pédiatre, sait où il passe sa retraite merci de le signaler !

Et à ce propos, comment cette directrice est au courant du compte rendu du neuro-pédiatre ? A-t-elle accès au dossier médical soumis au secret professionnel ?

Donc pour le moment, pas d’aménagement en classe sans la signature de… , sans….. je ne sais quoi encore. Par contre un bilan orthophonique tout de suite pour hier !

J’en déduis dans un premier temps que le principe de réalité n’existe pas dans ce collège. Aucune notion que c’est une énorme galère pour les parents d’obtenir un rendez-vous en orthophonie.

Je suis très en colère.

Autant je trouve que dans les écoles maternelles et primaires, les instituteurs et institutrices font énormément d’efforts pour s’adapter aux difficultés des enfants, pour les encourager et c’est génial parce qu’ils ont tellement peu de moyens autant, à partir du collège, c’est une autre affaire. C’est complètement une autre affaire. C’est une catastrophe.

Les parents sont obligés de se battre pour obtenir les aides qui sont pourtant notifiées dans les PAP. Les professeurs, pour la plupart, n’en ont rien à faire. Et le gouvernement de même : quand on sait qu’ils ont décidé de supprimer le dispositif TSL au moins en Seine Maritime, c’est aberrant. Si je ne me trompe pas, il existe deux dispositifs en collège public et un en collège privé au Havre. Le dispositif TSL, c’est un dispositif pour aider les collégiens souffrant de troubles importants du langage. Il faut bien avoir conscience déjà qu’il n’y a pas de place pour tous mais à la rentrée prochaine, il n’y aura plus de place du tout pour ces jeunes ados en difficulté.

Mais revenons à cette maman, à sa fille qui est dans un collège privé catholique. Revenons à ce collège. L’un des collèges catholiques. Il y en a plusieurs au Havre et alentour mais il y en a deux (celui de la jeune fille et un autre) qui me posent question, tout de même.

Ces deux collèges où on refuse de mettre des aides pédagogiques pour que l’enfant puisse progresser. Collèges où on est capable d’écrire sur un bulletin d’enfant dyslexique, dysorthographique : démotivé (parce qu’il a du mal en français et en anglais) et qui a comme avis : ATTENTION. Et j’en passe au niveau des appréciations ! Toutes ces appréciations où il n’y a jamais un petit mot d’encouragement, bien au contraire, où on reproche la lenteur, l’écriture, les réponses trop courtes. Mais c’est dégueulasse.

Tous ces professeurs qui ne comprennent pas pourquoi l’enfant a droit à un ordinateur et qui ne voient pas pourquoi il n’amène pas aussi ses cahiers. Tous ces professeurs qui refusent de copier leur cours sur une clé USB.

La honte est sur eux.

Je me demande s’ils connaissent bien les différents principes du catholicisme, ces gens-là. Il me semble que l’on parle d’aider son prochain, de compassion, etc dans cette religion.

Je dis souvent à ces parents démunis, fatigués de se battre pour leur enfant : demandez au professeur si quand il est face à un enfant en fauteuil roulant, il l’oblige à marcher ou s’il pousse le fauteuil.

Demandons-leur.

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