Aléa ou banalité du quotidien ?

C’est une aventure somme toute très banale. A vrai dire, j’imagine que chacun, chacune d’entre vous y a été un jour ou l’autre confronté(e). Et je veux bien croire que cette situation n’a pas dû être facile à gérer pour vous non plus.

Voilà, c’était hier. Samedi. Premier jour de week-end, premier jour de repos. Enfin…. C’est le jour où l’on essaie de faire tout ce que l’on n’a pas pu faire pendant la semaine. L’emploi du temps est chargé, le timing serré. Popopop, ça urge, ça fonce et ça pédale, tout en gardant la tête froide. Tout s’enchaîne, la machine est bien huilée, tout va bien.

Je descends à la cave. Dans un recoin un peu sombre, se terre la machine à laver et ses bannettes de linge sale qui s’amoncelle en vrac, sans pudeur.

La cave, j’aime pas, je sais bien qu’il y a de vilaines petites bêtes (dont on ne peut prononcer le nom) qui m’épient et me toisent en silence, prêtes à bondir. Mais moi, je me concentre uniquement sur la tâche que je suis censée réaliser : trier le linge, le blanc, d’un côté, les couleurs de l’autre puis enfourner l’une des deux piles dans la machine à laver. Je fais ça très, très bien, sans l’ombre d’une hésitation. Ensuite, il ne me reste plus qu’à choisir un programme, appuyer sur le bouton de la mise en marche de la machine et hop, le tour est joué. C’est au moment où j’ai appuyé sur ce bouton que j’ai senti sa présence. Là, derrière moi.

Je me suis immobilisée, le souffle court. Je devais me retourner, et affronter. Je le savais. Mais vraiment, ce n’était pas facile pour moi. Mes idées s’emballaient dans ma tête, confuses, mes paumes devenaient moites. Pourtant il fallait que je fasse face tandis que la machine se remplissait tranquillement d’eau et démarrait son office, totalement inconsciente de ce qui se jouait devant elle. J’ai pris une profonde inspiration et je me suis brutalement retournée et là, j’ai vu. Elle était devant moi, immobile, scintillante et noire à la fois, me barrant le passage, d’un air méprisant et supérieur. Je n’ai vu ni ses petits yeux cruels, ni sa bouche où se dessinait un rictus ironique à n’en pas douter. Je n’ai rien vu de tout ça mais je devinais. Et là, j’ai poussé un cri de rage, la malédiction de la chaussette perdue avait encore frappé. Bien avant que le cycle de lavage se mette gentiment en route, bien avant qu’en son sein, la machine prenne soin d’une chaussette noire et scintillante, sa jumelle avait réussi à s’éclipser de la pile de tri, s’était fait toute petite et silencieuse, le temps que je remplisse le tambour et maintenant qu’il était trop tard, maintenant que la machine tournait consciencieusement, je la trouvais là gisant à mes pieds. Narquoise. Rhaaaaaaa.

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