Vous vous souvenez des analyses de livres, de textes, de poèmes que nous faisions au collège, au lycée ? Nous disions : en utilisant ces allitérations, ou ces césures, ces enjambements, le poète a voulu mettre en évidence l’idée de….. Je me disais : mais on est dans sa tête au poète ? Je me suis toujours demandé si l’auteur avait vraiment choisi ce mot ou mis ce style précisément là, à ce moment-là ou si cela lui avait échappé.
Les deux, sans doute. Et peu importe. Parce que ça nous a permis de rentrer dans le texte, le poème. Nous avons essayé de nous l’approprier, de le sentir. Ca nous a ouvert l’esprit.
L’événement de cette semaine, c’est Lupin, la série sur Netflix, l’acteur principal étant Omar Sy.
Guillaume Meurice a fait une chronique sur France Inter, jeudi. Parce qu’un noir qui se prend pour Arsène Lupin, c’est choquant pour certains.
Il y a eu un article paru dans le 76 actu aussi. A propos de la phrase assassine du fils du héros : « Le Havre, c’est pas terrible. » Il paraît que ça a vexé certains havrais.
Moi, j’ai regardé, hier, les épisodes 4 et 5. Alors, dans l’un des deux, il y a une journaliste sur le retour qui vit dans un petit appartement très bordélique. Il y a notamment des livres qui traînent sur sa table. On frappe à sa porte.
Et là, étant une grande sensible, j’ai peur. Je me dis qu’il va lui arriver quelque chose, je mets donc sur pause, histoire de respirer un petit coup, de me préparer à la suite. Et du coup, l’arrêt sur image me permet de voir les livres qui sont sur sa table, ces livres qui passent forcément inaperçus autrement. Parmi ces livres, il y avait le livre de Thomas Piketty, le capital au XXIe siècle.
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Alors, je m’amuse à penser que cette série est subversive ! Je ne sais absolument pas qui l’a faite, d’où vient l’idée. J’irai voir.
J’analyse, j’interprète comme je l’aurais fait pour un poème de Baudelaire, un livre de Voltaire, de Michel Onfray (que je n’aime pas), etc et je me dis que le petit gars qui dit que « Le Havre, c’est pas terrible », il ne parle peut-être pas de l’architecture de la ville. Non, peut-être pas. Au vu du reste, du choix des acteurs, de l’histoire, du livre posé sur la table, il ne parle sans doute pas de l’architecture.
Mais peut-être que tout cela a échappé au réalisateur. Ou pas.
Tiens, ça me fait penser « aux sucettes à l’anis » que chantait France Gall qui n’avait pas vu le sens caché des paroles.