Pendant le confinement, j’ai profité de tout ce temps soudainement un peu plus élastique pour téléphoner aux amis proches, plus lointains. D’autres m’ont appelée. J’ai adoré ces échanges, ce lien qui se poursuit ou se renoue. J’en ai parlé d’ailleurs dans « Mémoires de Guerre ».
Parmi tous ces amis, j’ai échangé avec un vieux copain. Un de mes premiers copains que j’ai rencontrés à mes débuts au Havre. Un vieux copain qui m’a soutenue quand je n’allais pas très bien. Il a même été le témoin de notre mariage.
Je pense que la dernière fois qu’on l’a vu avec sa femme et son fils, son fils devait avoir 7 ans, il en a 16 aujourd’hui. !!!!
On se laisse bouffer par la vie et ses vicissitudes, la lourdeur du quotidien, les innombrables démarches administratives, les surcharges mentales et la société qui nous demande de donner toujours plus, d’être au taquet et de nous dépasser sans cesse. Au détriment du lien social.
Mon vieux copain et sa femme sont venus la semaine dernière, à la Galerne, la librairie, pour acheter mon livre et se le faire dédicacer. Bonheur.
Hier, ils sont venus manger chez nous. Sans leur fils. Mais ils avaient amené les photos.
Mais quel bonheur.
Alors, gel hydroalcoolique sur la table, fenêtre ouverte (jusqu’au moment où une araignée a voulu rentrer !!!!) et distanciation physique.
Nous avions plein de choses à nous raconter. Bien sûr.
Mais que ça fait du bien de voir des gens qui vont bien, qui vont bien ensemble, bien dans leur vie, fiers de leur petit qui grandit bien, qui dessine super bien, qui sait ce qu’il veut sans se la ramener.
Que ça fait du bien de faire du lien avec les gens, de partager un moment avec eux. Simplement. En douceur. Cette vie-là est possible, c’est pas si dur. Et ça apaise.
C’est toujours mieux que de couper des têtes !
Non, à la barbarie. Oui, à la liberté d’expression !
Martine Gaurat Lemonnier 