Zoum-zoum-zoum, zouzoum, Mireille, la mouche a atterri chez moi. C’est ma copine.
Je travaille à fond, le mardi, le mercredi et le jeudi. Durant ces trois jours, je reçois mes patients, les uns après les autres. Je désinfecte mon bureau, entre chaque patient.
Depuis mardi, j’ai de la compagnie.
Bien sûr, Ioshy, le chien est fidèle au poste, couché dans un coin, discret et silencieux enfin non ! Il ronfle et perturbe parfois les séances. Mais les patients sont attachés à lui. Moi aussi d’ailleurs.
Depuis mardi, en plus, il y a Mireille, la mouche. Elle est rigolote, Mireille. Elle passe son temps, installée sur l’écran de l’ordinateur. Et m’observe de tous ses yeux. Je suis sûre qu’elle m’écoute aussi. Je ne sais pas où sont ses oreilles mais elle m’écoute, j’en suis certaine. Du coup, j’ai commencé à lui parler.
Parfois, elle a un coup de nerfs, sûrement les pattes qui la démangent ou plutôt ses ailes ; elle s’envole et tourne autour du patient puis elle revient sur le haut de l’écran pour m’écouter. Elle est rigolote, Mireille.
Je la vois, la petite Mireille, faire sa toilette. Bascule en avant, la tête la première pour se nettoyer les pattes arrière, tension de l’aile droite pour la lisser. Elle est rigolote, Mireille.
Si ma mère était là avec sa tapette, paf ! Elle serait déjà morte, la pauvre Mireille.
Ça vit longtemps, une mouche ? Nan, parce que je commence à m’attacher !