Douce complicité

C’était encore les vacances, il y a plus d’un an déjà, souvenir.

Mercredi, notre dernier jour, le soleil est revenu, il est magnifique. La baie est magnifique. Les lumières sont extraordinaires, l’eau toujours aussi transparente.

C’est notre dernier jour, notre dernière baignade.

11h, c’est le moment idéal, la mer est haute. On y va.

Il n’y a jamais grand monde dans l’eau. Non pas parce qu’elle est froide mais parce que les touristes ne connaissent pas vraiment cette plage. Ce lieu paradisiaque. Et c’est tant mieux.

A côté de moi, dans cette eau si limpide, il y a une mamie et sa petite fille. Une mamie aux cheveux courts et grisonnants qui pourrait avoir autour de 70 ans et sa petite fille d’environ 8 ans, replète, souriante, cool. Elles jouent, elles bavardent.

Mamie, Mamie, viens voir ici, l’eau est chaude.

Et la mamie s’approche et constate : tu as raison, il y a des courants chauds, on se croirait dans un bain. 

Puis un peu plus tard : mamie, tu as peur des araignées ?

Oh oui, un peu !

Moi, non ! Alors les veuves noires….

J’ai préféré m’éloigner.

Toujours un peu plus tard, la mamie : tu n’as pas froid ? Moi, j’ai froid, je vais sortir.

Encore un peu plus tard, toujours dans l’eau, la mamie et la petite fille se sont transformées en acrobates. L’enfant met ses pieds dans les mains de sa grand-mère qui les soulèvent pour la projeter en arrière dans l’eau. Et elles rient. Elles rient. Elles sont si heureuses, si complices, si douces. Si belles.

Et moi, je ne sais pas si c’est l’eau ou des larmes qui coulent sur mes joues. Après tout, les deux sont salées.

En fait, vivre simplement, c’est possible, ça existe.