C’est l’histoire d’Emilie, quelque part en France. Emilie, c’est une jolie jeune femme qui aura 36 ans, cette année.
Emilie a fait des études, elle est à Bac + 5, je ne sais pas trop quelles études elle a faites. Non, je ne sais pas. Je sais juste qu’elle parle l’anglais et l’espagnol couramment, qu’elle travaille depuis longtemps, disons depuis plus de 10 ans avec malgré tout presque deux ans de chômage et une fin de droit et l’angoisse qui va avec.
cependant elle a fini par trouver du travail. Ouf. Dans une grande société pharmaceutique, un job intéressant, qui lui correspond bien. Elle travaille depuis un an. Elle a été embauchée en même temps que Jérémie, sur un poste équivalent. Jérémie et Emilie ont à peu près le même âge, ils s’entendent bien. C’est sympa. Jérémie gagne 2500€. Emilie 1800€ et a dû ramener des dossiers chez elle ce week end parce que c’est une société dynamique et qu’elle doit l’être aussi si elle veut continuer à travailler.
Au 21 août 2018 selon la Tribune, cette société pharmaceutique est à la 4e place des entreprises les plus généreuses avec ses actionnaires. Je pense qu’on pourrait conseiller à Emilie d’acheter des actions de cette société pour arrondir ses fins de mois, avoir une chance d’être payée correctement !!!
Et puis, une autre chose qui me sidère mais bon, j’avoue, j’ai du mal avec la réalité, j’ai envie de croire au monde des bisounours, c’est la différence de salaire entre Emilie et Jérémie. Moi, je croyais bêtement que les différences de rémunération s’amenuisaient de plus en plus, j’ai entendu parler de lois qui allaient en ce sens. Il y a d’ailleurs une loi qui date tout de même de 1972 qui dit que « à travail égal, salaire égal ». Une autre loi est sortie en 2015 qui dit qu’il doit y avoir un accord relatif à l’égalité professionnelle dans les entreprises de plus de 50 salariés. On attend quoi ?
M’enfin, je m’énerve, c’est idiot, on a une brillante secrétaire d’Etat, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, un p’tit coup d’émission de télé et tout va s’arranger pour Emilie et les autres. A n’en pas douter.
Martine Gaurat Lemonnier 